Déclaration liminaire CAPN DS du 13 octobre « Et après Ségur ? »
Retrouvez ci-dessous la déclaration liminaire de la CAPN DS du 13 octobre 2020 :
Madame la Directrice générale du CNG,
Madame la Directrice Générale de l’Offre de soins,
Mesdames et Messieurs les représentants de l’administration,
Mesdames et Messieurs les représentants syndicaux,
Chers collègues,
Cette CAPN de rentrée s’inscrit, une fois n’est pas coutume, dans un contexte qui ouvre ENFIN la voie à une véritable revalorisation des directeurs des soins.
En effet, en inscrivant dans les premières pages du protocole d’accord de Ségur, le principe de revalorisation des carrières et régimes indemnitaires des directeurs de soins, le Ministère nous a envoyé un signal fort dont nous attendons maintenant la concrétisation.Cette reconnaissance, au même titre que nos collègues cadres également mentionnés dans l’accord, rappelle à chacun le rôle majeur endossé par les directeurs des soins, tant dans leurs missions de coordination que de formation, au sein des établissements comme des ARS. Ils peuvent ainsi, et c’est heureux, espérer une juste contrepartie à leur implication jamais démentie. Si ce protocole vous engage, il nous oblige.
Le SMPS, seul syndicat représentant les corps de direction, présent à l’ensemble de la négociation, a en effet beaucoup oeuvré, aux côtés de l’UNSA Santé et Sociaux, pour obtenir ces avancées. Il fera preuve de tout autant de pugnacité dans les échanges à venir pour que les paroles se transforment véritablement en actes.
Cette négociation doit conduire à un alignement des directeurs des soins sur le régime indemnitaire des directeurs d’hôpital, sans quoi les heures de négociation quelques fois nocturnes, conduiront non à un nouvel horizon mais à de réelles désillusions pour nos collègues. La clé d’une confiance retrouvée se situe là.
Mais ne soyons pas pessimistes, abordons au contraire ces réunions comme autant de possibles pour nos collègues bien sûr mais aussi et surtout pour l’hôpital public et ses usagers.
Cet enthousiasme a toutefois été rapidement douché par les premiers retours du Comité de suivi des accords de Ségur, annonçant l’ouverture des négociations nous concernant à partir de juin 2021…alors même que celles des cadres démarrent en septembre 2020 ! De qui se moque-t-on ?
Ce calendrier apparaît comme une véritable provocation et doit être rapidement revu et surtout resserré, sans quoi la colère née de l’impatience l’emportera sur la résilience maintes fois exprimée des directeurs de soins.
En parallèle, nous ne pouvons oublier les effets de la loi portant transformation de la fonction publique sur l’organisation et le fonctionnement de l’instance qui nous réunit aujourd’hui. C’est en effet désormais, tout un pan de la carrière de nos collègues qui nous échappe et qu’il était pourtant utile d’étudier, ne serait-ce que pour mesurer le climat au sein d’une équipe de direction.
Reste désormais, et toujours dans la perspective des réunions qui s’ouvriront nous l’espérons, au plus tard début janvier 2021, à intégrer désormais pleinement les directeurs de soins dans la gouvernance hospitalière. La revalorisation indemnitaire et l’alignement du coefficient multiplicateur de la part résultat des Directeurs des soins sur celui des Directeurs d’hôpitaux, s’ils sont essentiels et attendus, resteront insuffisants si la place accordée aux directeurs des soins dans l’organisation hospitalière n’évolue pas parallèlement. Ces améliorations concrètes, essentielles et convoqués par les hospitaliers, doivent amorcer une transformation vers un système équilibré et surtout pérenne.
Cette exigence n’est que le corollaire d’une attente devenue, au fil des ans, plus difficile à supporter et qui appelle, en particulier dans le contexte du coronavirus encore circulant, des réponses claires.
Les directeurs des soins ont, ces dernières années, confirmés leur rôle de chevilles ouvrières des différentes réformes, et ont su, au plus fort de l’épidémie, mettre leurs compétences au service des réorganisations de services essentielles à l’accueil du plus grand nombre de patients. Sachons maintenant traduire en actes cette reconnaissance de professionnels dont le mérite n’est plus à prouvé et est devenu incontestable.
Par nos propos, nous répétons une fois encore ce que nous n’avons eu cesse de dire, toutes ces années, devant chacun des interlocuteurs du Ministère qu’il nous a été permis de rencontrer. Alors que la possibilité d’un alignement du régime indemnitaire des DS sur celui des DH semble quasi atteignable, le SMPS sera vigilant à ce que la construction du nouveau régime indemnitaire soit terminée au 1er janvier 2022, comme prévu par le protocole.
Vous pourrez donc compter sur la détermination intacte du SMPS pour redonner aux directeurs des soins toute la reconnaissance qu’ils méritent. Il y va tant de l’attractivité d’un corps, d’une profession et plus globalement de l’avenir de l’hôpital public !