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Instance collégiale D3S du 5 avril : n’oubliez pas les paroles !

Alors, ça y est. On y est. Le dernier conseil de classe d’un quinquennat dont on ne peut pas dire qu’il fût un échec pour les secteurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux. Il n’aura simplement pas marché.

Alors que le corps politique se recentre sur son cœur de métier battant la campagne électorale, les candidats promettant à qui mieux-mieux et attirant le chaland, le bilan du quinquennat parle de lui-même :Il ne fait pas bon être une personne vulnérable dans la France qui gagne. Cette demi-décennie à prétention disruptive ne se sera en définitive qu’inscrite dans une longue lignée d’absence de construction d’une politique publique au service des citoyens : production d’injonctions contradictoires, refus de prise de responsabilités ou de tirer les conséquences des choix effectués.

Comme si de rien n’était.

2022 célèbre le 400ème anniversaire de Molière, les hommages pleuvent à grands renforts de commissions d’enquête, de rapports qui sont autant de tartufferies quotidiennes. La première d’entre elles serait d’ailleurs de qualifier le métier de D3S de « malade imaginaire », lui à qui on a retiré à la fin 2021 sans vergogne un pan tout entier de son périmètre. Nous sommes désormais des D2S malgré nous, privé​s​ d’un de nos organes vitaux qui faisait notre spécificité. Il faut dire qu’après une quasi-décennie à appeler à la fusion avec nos homologues DH au prétexte de nos similarités dans nos pratiques professionnelles, il devient de plus en plus difficile de faire entendre ce qui nous caractérise. 

Cela pourrait prêter à sourire. Pour Romain Gary , « le rire témoigne de la supériorité de l’Homme sur ce qui lui arrive ». Il est aussi « politesse du désespoir » selon Desproges. C’est un choix philosophique à faire face à la tragédie qui se joue sur le terrain pour les publics accueillis et les agents. 

Car c’est bien un déni de réalité qui est opposé aux institutions quant à leur quotidien. C’est une impréparation voulue que les politiques publiques actuelles organisent face au vieillissement de la population. Les données existent, les analyses et les rapports s’empilent conformément à l’usage. Pourtant, on ne trouverait pas meilleure méthode pour justifier un passage de nos établissements dans le giron privé – mais ironiquement, les scandales qui émaillent le monde des EHPAD à but lucratif semble avoir écarté cette hypothèse, pour un temps. Pour un temps seulement.
 « Pas vu, pas pris ». Il sera à nouveau demandé aux légionnaires des secteurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux de faire avec. Ou plutôt sans.

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