Comité Consultatif national du 11 juin 2024 – Déclaration liminaire

A l’origine, la déclaration liminaire du Comité consultatif national de ce jour devait revenir une fois encore sur la situation des corps de direction et le contexte statutaire très particulier que nous connaissons depuis plusieurs mois.

Devait ainsi s’inviter en cette période de concours d’entrée à l’EHESP un rappel sur les maux qui affectent notre attractivité, sur nos conditions d’exercice dégradées et sur les attentes formulées dans le cadre de la réforme des statuts.

Les derniers échanges avec la DGOS nous amenaient d’ailleurs à fixer plus précisément certaines lignes rouges dans le cadre des négociations à venir.

Tout aussi importants qu’ils soient pour nos collègues et pour l’avenir de nos métiers, il est évident que de tels sujets sembleraient en décalage par rapport à la gravité de l’instant.

Ainsi les résultats des élections européennes et l’annonce qui s’en est suivie d’une dissolution de l’Assemblée nationale par le Président de la République nous font entrer de plein pied dans une nouvelle période d’incertitudes.

Incertitudes, d’abord, concernant les travaux statutaires que nous évoquions plus tôt, ceux-ci étant potentiellement suspendus sine die.

Incertitudes, ensuite, sur ce qu’il adviendra de notre système de santé dans les mois et les années à venir.

La crise structurelle que traversent nos établissements appelle en effet certes à des mesures concrètes et ambitieuses, mais surtout à une stabilité dans le temps.

Or la succession des ministres de la santé en un peu plus d’un an et le peu de visibilité sur qui seront nos futurs interlocuteurs est de nature à nous inquiéter sur les solutions qui seront proposées pour répondre à nos difficultés.

 Le pourrissement de situations telles que la pénurie de professionnels, le manque d’attractivité de la FPH ou encore le caractère structurellement déficitaire de certains de nos établissements fait aujourd’hui craindre la thérapie de choc.

C’est pourquoi en ces temps d’incertitude, il nous semble nécessaire pour le SMPS de revenir à certains fondamentaux auxquels nous sommes attachés.

Le service public hospitalier repose sur des bases anciennes, qui s’incarnent particulièrement dans ses institutions, l’engagement de ses agents ainsi que des valeurs fortes.

Ces valeurs de solidarité, d’exigence et d’égal accès aux soins pour tous sur tout le territoire auxquelles nous sommes tant attachés sont les valeurs qui constituent notre socle républicain.

Elles sont ce qui a conduit nombre d’entre nous à choisir le service public hospitalier et à œuvrer à l’amélioration constante de son fonctionnement et de sa qualité.

Elles sont également sans doute ce qui motive aujourd’hui les candidates et candidats aux concours d’entrée à l’EHESP pour l’accès aux filières DS, DH et D3S.

Nous profitons donc de ce moment pour souhaiter bon courage aux candidats du concours D3S et féliciter d’ores et déjà ceux des concours DS et DH qui ont récemment terminé les épreuves écrites. Il s’agit de leur premier pas dans leur engagement futur, et en cela nous leur en sommes déjà redevables.

Les semaines à venir s’annoncent cruciales. Fidèles à nos principes, nous demeurerons donc fermes et exigeants dans les travaux à venir sur l’avenir de notre métier.

Le SMPS restera par ailleurs vigilant au respect de ces valeurs et ne manquera pas à ses responsabilités le cas échéant.

Et une fois n’est pas coutume, terminons par les mots d’Aragon dans « La Rose et le Réséda »

« Quand les blés sont sous la grêle

Fou qui fait le délicat

Fou qui songe à ses querelles

Au cœur du commun combat »