Eviction annoncée en Mayenne :vers une « méthode Musk »pour les DH ?

Le 8 février dernier, les trois collègues chefs des seuls établissements MCO de la Mayenne ont vu s’afficher dans la presse quotidienne régionale le non renouvellement de leur emploi fonctionnel.  Au-delà du choc de l’annonce, cette méthode « à la Musk » interpelle profondément le SMPS et les collègues.

C’est par une information donnée à la presse sans aucune concertation préalable sur cette communication, que les trois chefs d’établissements ont appris le 8 février dernier le non renouvellement de leur emploi fonctionneldont la date de fin allait de 6 mois à près d’un an d’exercice restant.

 
Si les difficultés sur les services d’urgences sont toujours importantes en Mayenne, il semble que ce soient les directeurs qui doivent en payer le prix malgré des problématiques de démographie médicale connues qui ne sont pas spécifiques à ce département. En l’espèce les collègues avaient pourtant engagé de nombreuses mesures avec leurs communautés médicales et les élus pour pallier les difficultés et assurer la permanence des soins urgents, même si ces coopérations ont été jugées insuffisantes par l’ARS.
 
En procédant ainsi de façon brutale, non seulement la tutelle discrédite les collègues en leur retirant toute légitimité pour le reste de leur exercice mais en plus elle « compte sur eux pour conduire leur mission au terme de leur mandat ». On se frotte les yeux pour être sûrs de bien lire. Que n’aurait-on dit si un directeur d’hôpital avait usé des mêmes méthodes avec des professionnels de son établissement ?

Depuis, ces annonces ont eu des effets très déstabilisants pour les communautés hospitalières que les collègues tentent tant bien que mal, avec discrétion et une loyauté remarquable, de gérer, et qu’un communiqué de presse d’équilibriste de l’Agence ne peut rattraper.
 
Est-ce ça désormais l’ère du temps des directrices et directeurs d’hôpital : « fired » en public sans autre forme de procès pour ne pas arriver suffisamment à tenir la permanence des soins alors que le terrain est miné ?
 
Le SMPS ne peut en aucune façon l’accepter. Nous avons apporté notre soutien plein et entier aux directeurs concernés et l’avons fait savoir à qui de droit.
 
Les collègues savent que lorsqu’ils candidatent sur des emplois fonctionnels, la durée de leur exercice est bornée et l’éventuel renouvellement soumis à la discrétion de l’administration. Ce sont les règles du jeu et toutes et tous nous les acceptons. Mais face à des méthodes qui ne laissent pas de place au respect le plus essentiel de nos fonctions, des femmes et des hommes qui les occupent et qui heurtent nos valeurs, le SMPS sera toujours là pour défendre et soutenir les directrices et directeurs d’hôpital.
 
Nous demandons que toutes les leçons soient tirées de ce dommageable événement. L’ensemble des directrices et directeurs d’hôpital regarde ce qu’il s’est passé dans ce département et nous attendons des réponses pour savoir si demain, pour eux aussi, ce sera bientôt ce sort qui leur sera réservé.
 
Comme les déserts médicaux et paramédicaux, il est à craindre que s’ouvre l’ère des déserts pour les manageurs de santé.