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Portrait – Pierre Beaudoin, Cadre de santé, Secrétaire de la section locale SMPS du CHU de Clermont-Ferrand (63) en région Auvergne-Rhône-Alpes

Propos recueillis par Corine Flament, déléguée nationale du SMPS

Ce mois-ci, nous nous intéressons au parcours de Pierre Beaudoin, Cadre de santé, secrétaire de la section locale SMPS du CHU de Clermont Ferrand. Ce dernier a accepté de nous exposer l’aventure collective qu’a représenté la création d’une section locale SMPS en septembre 2022.

Quel est votre parcours ?

Je suis entré au CHU de Clermont-Ferrand en 1987 en tant qu’agent des services hospitaliers. Grâce à la promotion professionnelle je suis devenu aide-soignant puis infirmier.  J’ai exercé dans différents services, en psychiatrie et en MCO avant de rejoindre l’école des cadres de santé en 2006. Depuis le 1er mai 2023 je suis détaché à temps plein en tant que représentant syndical du SMPS au sein de mon établissement.

Ce mois-ci, nous nous intéressons au parcours de Pierre Beaudoin, Cadre de santé, secrétaire de la section locale SMPS du CHU de Clermont Ferrand. Ce dernier a accepté de nous exposer l’aventure collective qu’a représenté la création d’une section locale SMPS en septembre 2022.

Quel est votre parcours ?

Je suis entré au CHU de Clermont-Ferrand en 1987 en tant qu’agent des services hospitaliers. Grâce à la promotion professionnelle je suis devenu aide-soignant puis infirmier.  J’ai exercé dans différents services, en psychiatrie et en MCO avant de rejoindre l’école des cadres de santé en 2006. Depuis le 1er mai 2023 je suis détaché à temps plein en tant que représentant syndical du SMPS au sein de mon établissement.

Parlez-nous de votre établissement ?

Le Centre Hospitalier Universitaire de Clermont-Ferrand assure des missions de soins, d’enseignement, de recherche et de prévention sur ses trois sites hospitaliers composés de 15 pôles d’excellence. L’hôpital Gabriel Montpied accueille les pôles Urgence, Réanimation, MCO, Neurologie et Psychiatrie. L’hôpital Estain regroupe le pôle Femme-Enfant et le pôle Spécialités Médicales et Chirurgicales.  Enfin, à l’hôpital Louise Michel se concentrent, au sein du pôle de gérontologie, l’USLD, le SSR, l’EHPAD et l’Unité Gériatrique à Orientation Cognitivo-Comportementale.

L’établissement est le premier employeur public d’Auvergne et le deuxième employeur de la ville derrière le groupe Michelin. Il dispose d’une capacité d’accueil de 1920 lits et places et d’environ 8500 agents au service des usagers.

Qu’est-ce qui a motivé la création d’une section locale ?

La création d’une section locale a été motivée par plusieurs éléments :

  • un dialogue social fragilisé depuis plusieurs années au sein du CHU de Clermont-Ferrand
  • l’augmentation marquée de la charge de travail des équipes cadres suite au redéploiement des effectifs entre les trois sites et à la reprise par l’encadrement des certaines missions auparavant dévolues aux ressources humaines
  • le passage au « forfait cadre » qui s’est fait sans concertation concernant les modalités d’application
  • le constat d’un traitement parfois inéquitable des manageurs selon leur site d’affectation (accès non autorisé à certains logiciels et/ou fonctionnalités informatiques selon le lieu d’exercice par exemple)

De plus, nous avons pu regretter que l’écoute de l’équipe de Direction face aux propositions d’un collectif cadres non représentatif n’a permis qu’une atteinte partielle des résultats espérés. Enfin, nous avons souhaité nous mobiliser pour répondre à la demande de nos collègues manageurs qui nous ont fait part de de leur désarroi face aux pressions exercées par d’autres syndicats à leur endroit, leur faisant porter la responsabilité des difficultés exprimées par les équipes.

Pourquoi avoir fait le choix du SMPS ?

Choisir le SMPS c’est faire le choix d’un syndicalisme différent, apolitique et d’un dialogue social empreint de respect. C’est pouvoir s’appuyer sur des équipes régionale et nationale dynamiques et pluriprofessionnelles pour porter la voix des manageurs publics de santé.

Présentez-nous l’équipe à l’initiative de la création de la section locale de Clermont-Ferrand et la façon dont elle s’est organisée pour mener à bien ce projet.

En septembre 2022, deux collègues cadres supérieures de santé, Maryse Baldet et Mélinda Moulin ont contacté Sébastien Rétif, vice-président de la catégorie « Cadres » du SMPS et Jérôme Trapeaux, secrétaire du bureau régional Auvergne-Rhône-Alpes afin de prendre conseil concernant les modalités de création d’une section locale. Dans un second temps, rejointes par deux autres collègues, Fabienne Seddeki et Patricia Giraud, elles m’ont sollicité pour les accompagner dans la réalisation de ce projet. In fine, c’est un collectif de 25 professionnels composé d’attachés d’administration, de cadres de santé et de cadres supérieurs de santé qui s’est mobilisé pour l’écriture d’une profession de foi et la constitution d’une liste SMPS/UNSA en prévision des élections professionnelles de 2022. Tout était à inventer et à construire et nous avons pu compter sur le soutien actif du SMPS notamment pour les formalités administratives et la rédaction de nos publications.

Une mobilisation importante, pour quels résultats ?

Le travail mené pour la création de la section locale puis d’une liste pour les élections professionnelles et l’engagement fort de chacun des membres du groupe a porté ses fruits. Nous avons constaté une augmentation marquée du nombre d’adhérents (augmentation de 30 à 45). Nous avons réalisé 9,35 % des voix aux élections professionnelles ce qui s’est traduit par l’obtention d’environ 2 ETP répartis entre le SMPS et l’UNSA dont 1,43 ETP pour le SMPS. Désormais, des membres du bureau siègent en instances locales et départementales. Depuis le 1er mai 2023, je suis détaché à temps plein en tant que représentant local du SMPS ; cette nomination a fait l’objet d’une décision collective de notre section.

Avez-vous observé des changements dans vos relations avec l’équipe de Direction et les autres syndicats ?

Rappelons tout d’abord qu’en créant une section locale et en présentant une liste aux élections professionnelles, notre objectif était de porter la voix des cadres et des manageurs, de rentrer pleinement dans le dialogue social, d’apporter un nouvel équilibre et de peser dans les discussions. Je dois dire que nous sommes satisfaits des premières avancées obtenues même si du chemin reste encore à faire. La parole des cadres est mieux entendue, écoutée, respectée. Nous sommes désormais dans une démarche constructive et notre présence constante aux réunions de travail et aux instances nous permet de porter des propositions dans le dialogue et le respect de chacun.

Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?

Depuis quelques mois nous travaillons avec une nouvelle Directrice Générale. Nous sommes investis sur plusieurs sujets majeurs comme les lignes directrices de gestion, l’attractivité et la fidélisation des professionnels. Quelques avancées sont observées mais quelques points d’achoppement persistent notamment en ce qui concerne les lignes directrices de gestion. A ce jour, nos propositions n’ont pas été prises en compte. Concernant l’organisation du travail en 12h ou le corpus de règles RH (harmonisation des trames de plannings), nous restons vigilants et prêts à apporter des propositions concrètes et pragmatiques.

Pour terminer, quelles conclusions pouvez-vous tirer de cette expérience ? Comment voyez-vous l’avenir ?

Nous avons porté collectivement ce projet de création de section locale au sein du CHU de Clermont-Ferrand. Le travail mené a permis d’obtenir de premières victoires, au service de l’encadrement, des collaborateurs et par ruissellement, au service des patients et des usagers. Cette expérience a été et restera une expérience riche humainement et professionnellement. Nous sommes conscients des contraintes et des difficultés auxquelles font face les établissements de santé. L’idée pour nous est d’être proactif, de participer activement à la réflexion collective, de proposer des solutions concrètes et cohérentes en mesure de s’inscrire dans l’environnement contraint dans lequel évolue le système de santé. Pour ce qui me concerne, je suis à l’aube de la retraite. Mon souhait est que lors de mon départ fin 2024 la continuité puisse se faire et que le travail mené ces dernières années puisse perdurer. J’ai confiance en l’équipe qui m’a choisi pour la représenter ; j’ai confiance en sa capacité à poursuivre sans moi la suite de cette belle aventure humaine.