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Réforme du concours des AAH :une étape nécessaire, certes, mais malheureusement encore insuffisante


Depuis mars 2024 le SMPS participe avec la DGOS aux groupes de travail de réforme du concours d’accès au corps des Attachés d’administration hospitalière. L’arrêté modifiant les épreuves du concours a été publié au JO du 26 mai dernier (Arrêté du 24 mai 2024 modifiant l’arrêté du 15 février 2012 fixant la composition du jury, le programme, la nature des épreuves et les modalités d’organisation des concours d’accès au cycle de formation des élèves attachés d’administration hospitalière – Légifrance (legifrance.gouv.fr).

Considéré comme l’un des premiers freins à l’attractivité du corps, le concours en vigueur jusqu’alors démontrait chaque année son caractère anachronique par la chute drastique du nombre de candidats depuis près d’une décennie (869 en 2015 contre 241 en 2023). La réforme adoptée, qui entrera en vigueur pour la session 2025 du concours, vise ainsi à rapprocher les épreuves écrites et orales de celles des concours des attachés de l’Etat et de la territoriale tout en les simplifiant.

En effet, la comparaison entre les épreuves d’accès aux corps des attachés de l’Etat et de la territoriale avec celles auxquelles sont soumis les candidats pour l’accès au corps des AAH montre que ces derniers doivent composer avec des épreuves, des durées d’examen et un niveau de difficulté proches de celui des concours de direction de la fonction publique hospitalière.

A compter du printemps 2025, les futurs attachés composeront sur un format resserré de trois épreuves au total :

Si les élus attachés et cadres administratifs du SMPS se félicitent de ce nouveau format de concours, il n’en reste pas moins que cette réforme demeure insuffisante pour que le corps des AAH renoue avec l’attractivité.

Cette transformation ne serait faire l’économie d’une réflexion plus aboutie sur l’avenir et l’attractivité du métier d’AAH. Dans ce contexte, dire que le corps des AAH « fonctionnaires » est en voie d’extinction ne relève plus de la fiction : le nombre de contractuels tend aujourd’hui à rattraper le nombre de titulaires (respectivement 2 511 et 2 575 professionnels, données SIASP INSEE 2020). Les élus du SMPS ne cessent de déplorer le manque de considération de la part des pouvoirs publics à l’attention des AAH et des cadres administratifs et de leurs problématiques. Le traitement dont ils font l’objet n’est pas à la hauteur de leurs responsabilités et du niveau d’engagements qui est le leur dans les établissements.

Le SMPS a toujours considéré les AAH comme les bras droits des directeurs et à ce titre défend leur alignement sur leurs collègues des autres versants de la fonction publique. L’accroissement continu du nombre d’adhérents attachés au SMPS témoigne que cette voix porte. C’est pourquoi le SMPS appelle une fois encore à ce que les chantiers de révision du statut des AAH et des cadres administratifs soient enfin lancés ! Ses priorités sont claires :

  • Augmenter le ratio pour l’accès au principalat (conformément à l’engagement du ministère de la Santé par courrier en janvier 2020 puis lors du congrès annuel du SMPS le 17 septembre 2021) pour atteindre au moins 30% (soit un ratio proche de celui en vigueur pour l’accès au deuxième grade des DH), voire supprimer ce ratio.
  • Supprimer les conditions de seuils budgétaires de 70 millions d’euros des établissements sanitaires et de 9 millions d’euros des établissements sociaux et médico-sociaux pour l’accès au troisième grade qui ne sont pas exigées pour les autres corps de la fonction publique hospitalière.
     
  • Améliorer l’accessibilité à l’échelon spécial du grade d’attaché hors classe.
     
  • Publier une instruction nationale d’application de l’IFTS suite à la revalorisation obtenue en 2023 dans la mesure où sa  mise en œuvre révèle de réels décalages entre les établissements.

Les élus de la catégorie attachés et cadres administratifs du SMPS continueront par ailleurs de se mobiliser en prenant part activement aux négociations relatives à la mise en œuvre du régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel (RIFSEEP).

Le corps des AAH est à un tournant et la réforme du concours n’est que la première pierre d’une transformation qui, nous l’espérons, sera à la hauteur des attentes de nos collègues.