Commission administrative paritaire nationale des directeurs des soins, ou l’avenir d’une coquille vide !…
La CAPN des DS, prévue initialement le 18 décembre 2020 a été annulée par le CNG, balayant d’un revers de manche le droit à l’expression syndicale.
Rappelons que la CAPN du 18 décembre, dont l’ordre du jour officiel se limitait à la validation des procès-verbaux des trois dernières commissions était certes vidée de sa substance, mais permettait tout de même de maintenir une certaine forme de dialogue social.
Les élus du SMPS avaient fait le choix de siéger à cette instance, partant du principe que même si l’ordre du jour était réduit à sa plus simple expression, elle offrait un espace qui aurait permis de faire passer des messages concernant la situation difficile dans laquelle se trouve les directeurs de soins, et les nécessaires et indispensables reconnaissance et revalorisation pour ce corps.
Malgré cette intention positive et la bonne volonté dont a fait preuve le SMPS, la CAPN a été annulée sine die par une décision du Centre national de gestion en réaction à la demande des autres syndicats siégeant aux CAPN.
Cette annulation pose la question du devenir de cette instance et du maintien d’espace d’expressions spécifiques pour les Directeurs des Soins.
Les directeurs des soins auront-ils toujours la possibilité d’exprimer et d’exposer leurs commentaires et appréciations, leurs interrogations et revendications, leurs doutes et craintes uniquement deux fois par an ? Est-ce bien raisonnable et à la hauteur du respect et de la considération exigées ?!
Devons-nous aussi rappeler que les DS ont été les grands oubliés du Comité Consultatif National commun aux trois corps de direction de la Fonction publique hospitalière du 8 décembre et qui était l’occasion d’une présentation du bilan social des directeurs par le CNG ? Sensible aux arguments avancés par le CNG pour justifier ce retard, nous nous interrogeons malgré tout quant aux messages envoyés ; les Directeurs des Soins ne seraient-ils pas la cinquième roue du carrosse, un corps que l’on peut aisément oublier, mettre sur le dessous de la pile, ranger au placard ?
Le SMPS n’acceptera pas un tel état de fait et exige que les directeurs des soins bénéficient aujourd’hui de tout le respect et de la considération qui leur sont dus !
En sus de cette maladresse, accidentelle ou délibérée, des pouvoirs publics contre le dialogue social avec les directeurs des soins, le SMPS rappelle également que le calendrier du Ségur de la santé, qui n’envisage la discussion sur la revalorisation des DS qu’à l’été 2021, est inapproprié et très dommageable :
- Dommageable pour les collègues sur le terrain, convaincus d’agir dans l’intérêt exclusif du service public mais qui souffrent qu’un manque de considération à leur égard et d’une dégradation de plus en plus marquée de leur condition de travail,
- Dommageable également pour les vocations à l’égard de ce métier passionnant et exigeant,
- Les DS ont su, de longue date, faire preuve de beaucoup de patience. Ils exigent maintenant d’avoir des réponses claires et satisfaisantes quant à leur place dans le système public de santé.
C’est pourquoi le SMPS demande expressément aux pouvoirs publics d’envoyer un signal positif fort à l’égard des DS, en :
- Avançant le calendrier de négociation pour les DS dans le cadre du Ségur de la santé ;
- Œuvrant pour une harmonisation de la PFR des DS et des D3S avec la PFR des DH ;
- Augmentant le nombre d’emplois fonctionnels au regard de la diversification des carrières qu’offre le métier de directeur des soins (notamment pour les coordonnateurs généraux des soins, les coordonnateurs des instituts de formation);
- En confirmant la place des Directeurs des soins dans le système hospitalier;
- En consolidant les espaces d’expression et d’échanges avec les Pouvoirs Publics dédiés aux Directeurs des Soins…
Le SMPS sera clair et déterminé à ce sujet : les messages adressés ainsi que la trajectoire proposée par les pouvoirs publics à l’égard des directeurs des soins doivent changer très rapidement et durablement.
Le corps des DS appartient aux trois corps de direction de la fonction publique hospitalière. Cette appartenance accroît l’exigence de reconnaissance de ce corps et assoit la légitimité des revendications des directeurs des soins.
Nous n’accepterons pas que, par défaut de reconnaissance, de considération et de respect, les Directeurs des soins se lassent dans leur exercice et se résignent à déserter le service public.